Chez les sportifs, les mouvements et sollicitations répétés peuvent causer une inflammation des périostes. Ces fines membranes qui recouvrent les os deviennent donc douloureuses. Dans le cas où l’ulna ou le radius est touché, on parle alors de périostite de l’avant-bras.
En réalité, cette pathologie inflammatoire se développe plus souvent sur le tibia, chez les athlètes d’endurance. Cependant, les adeptes de la musculation et du tennis ne sont pas épargnés, et peuvent souffrir au niveau du bras.
Si vous êtes ici, c’est que vous êtes sûrement concerné par cette périostite. Vos entraînements sont freinés par votre douleur à l’avant-bras, et votre progression est par conséquent compromise. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions pour soigner votre blessure !
Comprendre les mécanismes de la périostite
La quasi-totalité des structures osseuses du corps humain possède un périoste. Cette couche de tissu fibreux est un intermédiaire entre l’os, les muscles et les tendons, et joue un rôle primordial pour nos fonctions motrices.
En effet, il relie les tendons et ligaments à la surface osseuse. Cela permet non seulement de nous déplacer, mais aussi de faciliter la cicatrisation en cas de blessure osseuse ou tendineuse.
Les os antébrachiaux ne font pas exception à la règle, c’est pourquoi il arrive parfois que cette membrane s’enflamme. Elle se décolle alors légèrement de l’insertion osseuse, ce qui crée les douleurs si caractéristiques de la périostite.
La périostite de l’avant-bras est plus rare, et apparaît généralement sur l’ulna, bien que le radius puisse aussi être concerné.
La périostite est surtout connue chez les amateurs de course à pied. Les jambes portent tout le poids du corps, ce qui accentue le risque de blessure chronique. Les sportifs peuvent alors ressentir un inconfort intense à l’intérieur ou l’extérieur du tibia.
Pour l’avant bras, c’est pareil : les symptômes correspondent à une douleur plus ou moins vive le long d’un des deux os, avec une sensibilité accrue à la palpation. On observe aussi la présence d’un point de tension localisé où les douleurs sont encore plus fortes.
ⓘ Conseil des experts : pour savoir si vous avez une périostite à votre avant-bras, effectuez des flexions et extensions du poignet. Si vous ressentez des tiraillements, alors il est probable que vous souffriez de cette pathologie handicapante. Ne pas confondre avec le syndrome des loges.
Guérir la périostite de l’avant-bras en musculation
La musculation, et plus particulièrement les activités comme le calisthenics ou le street workout sont souvent la cause de périostites au niveau de l’avant bras.
Ils soumettent le bras à des efforts répétés et parfois mal contrôlés, ce qui peut créer des tensions dans l’avant-bras. La pratique d’exercices de renforcement au poids du corps comme des tractions, des pompes sur les poings ou la full planche sont particulièrement à risque.
Mais alors, quel traitement pour guérir la périostite et reprendre l’entraînement comme avant ?
La contention pour calmer l’inflammation
Pour traiter la périostite de l’avant-bras quand vous pratiquez un sport issu de la musculation (callisthénie, bodyweight training, crossfit, etc.), il faut réduire les micro-traumatismes et vibrations dans les fléchisseurs du poignet.
Lors de mouvements brusques, il est essentiel que les muscles fléchisseurs et extenseurs de votre avant-bras soient fermement maintenus, pour éviter que le périoste ne se décolle de l’os.
Cela est rendu possible grâce à l’utilisation de manchons de compression pour les bras. Ces petits dispositifs sont capables de contenir les tissus musculaires pour limiter les faux mouvements et réduire les micro-chocs responsables de l’inflammation.
Ces manchettes, vous les avez certainement déjà vues sur d’autres sportifs si vous vous entraînez dans des installations sportives extérieures dédiées au street workout.
La contention vous permettra de réduire le stress sur votre périoste, d’améliorer votre circulation sanguine et d’éliminer les toxines à l’origine du foyer inflammatoire.
Vous pouvez donc les utiliser pour continuer à vous entraîner sans aggraver votre blessure, mais veillez à rester à l’écoute de votre corps afin de ne pas déclencher de complications.
ⓘ Conseil des experts : dans un premier temps, réduisez l’intensité ainsi que la fréquence de votre séances. Glacez vos avant-bras 2 fois par jour pendant 15 minutes, et prenez des antalgiques si la douleur est trop excessive.
Il existe des mouvements qui favorisent l’apparition d’une périostite à l’avant bras.
Si vous êtes au stade initial de l’inflammation, c’est-à-dire que vos douleurs ne vous handicapent pas au point de vous arrêter, alors il n’est pas nécessaire de cesser le calisthenics ou le street workout.
Nous vous conseillons cependant de supprimer certains exercices de musculations de vos programmes d’entraînement pour préserver votre périoste :
- Muscle-ups : ces exercices de renforcement musculaire à la barre sont terriblement efficaces pour augmenter la force de nombreux groupes musculaires. Cependant, le mouvement de balancier effectué pour monter à la barre sollicite énormément les avant-bras.
- Pull-ups en prise serrée : la pronation des bras répercute une bonne partie du poids du corps sur le radius et le cubitus, causant ainsi de fortes pressions sur les muscles et tendons.
- Front lever et back lever : cette figure du street workout qui s’effectue aux anneaux ou à la barre renforce les muscles antébrachiaux mais peut aussi les endommager si cette position statique est maintenue trop longtemps.
- Full planche : cet exercice emblématique de calisthenics présente le défaut de solliciter longuement les muscles fléchisseurs de l’avant-bras, pour s’élever en l’air.
Les massages pour favoriser la cicatrisation du périoste
Parmi les traitements fonctionnels habituellement recommandés en cas de périostite antébrachiale figure aussi l’utilisation d’une balle de massage.
Effectivement, il a été prouvé que l’automassage des tissus profonds permet d’accélérer le processus de cicatrisation, grâce à la stimulation des vaisseaux sanguins.
En la faisant rouler sur votre bras avec une pression modérée, vous devriez pouvoir localiser les membranes enflammées. Insistez dessus et continuez de masser pendant 2 à 3 minutes, même si le contact est douloureux.
La balle de Lacrosse possède une dureté et une taille spécialement pensées pour apporter le maximum de bienfaits à vos muscles et tendons de l’avant-bras.
Le massage de l’avant-bras peut être particulièrement douloureux en cas de périostite.
Malgré les souffrances et l’inconfort que vous pouvez ressentir en appuyant sur les régions lésées, nous vous conseillons d’accorder de l’importance à cette méthode de traitement. Elle peut d’ailleurs être substituée par la vacuothérapie et ses ventouses.
Les kinés et ostéopathes l’utilisent régulièrement pour traiter les tendinites et autres inflammations liées à la pratique sportive, et elle a fait ses preuves au fil des années.
D’autres variantes, comme le crochetage, reposent sur le même principe : réduire les douleurs en la provoquant volontairement. Au bout de quelques jours seulement, vous devriez déjà retrouver un appareil musculo-tendineux moins douloureux !
Soigner la périostite à l’avant-bras causée par un sport de raquette
Services répétés, coups droits et revers ne font pas bon ménage pour les avant-bras quand on pratique le tennis ! Des matchs intensifs peuvent mener à une sursollicitation des muscles du carpe, déclenchant ainsi une périostite chronique.
Il en va de même pour le badminton ou le ping-pong, bien que ce soit les tennismen qui sont les plus touchés car ils portent une raquette plus lourde. Heureusement, comme pour le street workout, il existe des méthodes pour vous soigner !
Le strapping pour maintenir les insertions musculaires
Comme évoqué précédemment, l’une des façons les plus efficaces pour immobiliser le périoste lors des mouvements est la compression de l’avant-bras. Elle permet de maintenir les tissus conjonctifs afin d’atténuer les douleurs.
C’est la première étape du processus de guérison de la périostite, et c’est aussi la plus importante. Le strapping est une technique de bandage qui présente donc tout son intérêt chez les amateurs de tennis qui veulent en finir leur inflammation !
Cette méthode de rééducation consiste à enrouler des bandes adhésives au niveau du point le plus douloureux de la membrane du périoste, sur l’avant-bras. Elles auront pour effet d’empêcher les mouvements musculaires responsables de vos douleurs.
Les straps offrent la possibilité de serrer plus ou moins fort selon vos besoins. Cependant, ils doivent être posés avant chaque séance de tennis, et retirés juste après l’effort pour éviter la constriction vasculaire.
Les manchettes de contention, plus pratiques et moins risquées pour stabiliser l’avant-bras
En cas de périostite chez les tennismen comme pour les amateurs de street workout, la solution la plus populaire reste tout de même les manchons pour bras. Ces derniers peuvent être enfilés en quelques secondes et couvrent la totalité de l’avant-bras.
Ils évitent aussi de serrer trop faiblement ou fortement les muscles, ce qui peut arriver avec l’utilisation de bandes de strapping. Le maintien musculaire est alors parfait, ce qui rend propice une cicatrisation rapide et définitive des fibres lésées.
Voir les manchons de compression
Utiliser une raquette plus légère afin de soulager le bras
Le poids de la raquette est l’un des premiers facteurs de périostite du bras au tennis
On constate une différence notable de poids entre les raquettes d’entrée de gamme et celles utilisées par les joueurs plus expérimentés :
- Entre 250 et 300g pour les modèles les plus accessibles
- Entre 300 et 350g pour les raquettes les plus évoluées
Si vous avez mal à votre avant-bras et que vous pratiquez le tennis, il y a fort à parier que vous vous entraînez régulièrement, avec une raquette de qualité.
Afin de soulager vos muscles fléchisseurs et extenseurs radiaux du carpe, ainsi que votre muscle brachioradial, l’idéal serait d’utiliser temporairement une raquette moins lourde pour que votre périoste de l’avant-bras puisse se reconstruire.
Améliorer la technique sportive pour prévenir la dégénérescence du périoste
Pour tous les sports évoqués dans cet article, une maîtrise technique est nécessaire pour effectuer des mouvements sains et naturels mécaniquement. La moindre mauvaise habitude peut surmener vos insertions musculo-tendineuses de l’avant-bras.
Que ce soit en musculation comme au tennis, n’hésitez pas à vous filmer ou à demander à un proche de regarder vos mouvements pour identifier vos déséquilibres
Le simple fait d’avoir un bras plus fort que l’autre, ou de réaliser un mouvement de manière imprécise peut déclencher le processus inflammatoire de la périostite. Il est donc crucial d’analyser votre corps et sa morphologie pour le renforcer si nécessaire.
Un exemple simple pour illustrer l’impact des habitudes sur les blessures est le smash au tennis. Si vous utilisez trop souvent votre bras dominant tout en gardant un tronc statique, vous pouvez surcharger vos muscles et créer des micro-lésions dans le périoste.
Il en va de même pour la musculation. Lors d’exercices au poids du corps comme les dips, il est probable que vous sollicitiez davantage votre avant-bras droit ou gauche, surtout en fin de séance lorsque la charge est plus difficile à supporter.
En médecine, le suffixe ite (comme dans périostite) évoque une inflammation. Comme toutes les pathologies de ce type, elle se développe avec le temps, à cause de facteurs parfois difficiles à cerner. Profitez donc de votre convalescence pour mieux vous connaître et vous rééduquer en conséquence !
Combien de temps pour que la périostite disparaisse ?
On ne va pas vous donner de faux espoirs : la périostite de l’avant-bras prend souvent du temps à se soigner. Cependant, cela ne signifie pas que vous deviez arrêter vos activités sportives et adopter un mode de vie sédentaire, bien au contraire !
En utilisant les manchons de compression évoqués dans cet article, ainsi qu’en massant et glaçant régulièrement votre périoste, vous devriez constater une évolution positive de vos sensations au bout d’une à deux semaines.
Ce délai est variable en fonction des individus, mais aussi en fonction de l’ampleur de l’inflammation. Une irritation superficielle des fibres musculaires d’insertion peut se guérir en une semaine, tandis qu’une périostite chronique associée à une ostéite peut prendre plusieurs mois.
Bien-sûr, la durée nécessaire à la guérison complète ne correspond pas à une durée d’inactivité et de repos. Vous pouvez continuer à pratiquer votre discipline sportive en réduisant l’intensité et la durée des sessions.
La douleur est normale et est essentielle à la réparation de l’enveloppe osseuse
Souvenez-vous que vous aurez mal pendant plusieurs semaines, malgré les méthodes de traitement indiquées dans cet article. C’est tout à fait normal étant donné qu’une inflammation prend du temps à se résorber. Utilisez des antalgiques pour améliorer votre confort.
Au fil des semaines, vous devriez avoir de moins en moins mal à votre avant-bras. Dans ce cas, il ne faut pas augmenter votre charge d’entraînement pour autant : votre périostite est entrain de guérir, il faut donc lui laisser le temps de disparaître complètement !
Si votre périostite vous fait souffrir uniquement pendant l’effort, de façon modérée et diffuse, alors il est raisonnable d’espérer vous soigner en 2 à 6 semaines. Si vous ressentez une gêne à l’avant-bras même au repos, comptez alors 1 à 3 mois.
ⓘ Conseil des experts : pour obtenir un diagnostic plus précis, consultez un kinésithérapeute ou un médecin généraliste. Ils sauront vous indiquer des délais de récupération plus précis en voyant vos progrès et vos éventuels résultats d’examen (IRM, échographie, etc.).
Quels sont les risques pour votre avant-bras ?
Les complications de la périostite de l’avant-bras existent. Heureusement, vous connaissez maintenant tous les remèdes pour vous soigner et les éviter ! Penchons-nous toutefois sur les risques de cette pathologie bénigne pour que vous puissiez être un sportif averti !
Généralement, l’aggravation la plus courante est la chronicisation de la douleur. Elle se traduit par des points douloureux lancinants, même au repos. Dans ce cas, on parle de périostite chronique où la pratique sportive est très entravée, et un repos complet est préconisé.
L’épaississement du périoste de l’avant-bras (aponévrose) et la formation d’un tissu cicatriciel sont également des dangers liés à la périostite mal soignée. Bien que cela semble bénin, une réduction de la mobilité ainsi que des raideurs dans le bras peuvent y être associées.
D’autre part, une inflammation de l’os, notamment près du poignet peut apparaître si on ne traite pas une périostite. L’inflammation se répand alors le long de l’ulna et du radius, causant un début de fissure dans l’os, qui peut évoluer en arthrite.
Enfin, la complication qu’il faut absolument éviter est la fracture de stress. Elle survient généralement plusieurs semaines après le début des premiers symptômes de la périostite du bras.
Un des deux os du bras est alors cassé, et une immobilisation complète est nécessaire. Dans cette situation, une chirurgie réparatrice de l’avant-bras est également envisageable.
La fracture de fatigue est généralement prévisible, c’est pourquoi nous vous recommandons de ne pas forcer sur vos avant-bras et de prendre le temps nécessaire pour soigner votre périoste.
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